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TDAH et HPI

Fév 13, 2024

TDAH et HPI

Il est fréquent qu’une personne haut potentiel reçoive un diagnostic de TDAH. Non pas que cette personne s’auto-diagnostique, ou se pense atteinte d’un problème d’attention ou d’hyperactivité. Non, il existe de nombreuses personnes haut potentiel diagnostiquées (contrairement au haut potentiel, on parle bien ici d’un trouble et donc d’un diagnostic) avec un trouble deficit de l’attention par un professionnel de santé.

Malheureusement il n’est pas rare que ce diagnostic s’avère erroné. Même si les chiffres ne sont pas exactement connus, certaines recherches montrent que 50% des personnes haut potentiel diagnostiquées avec un TDAH le seraient à tort. 50% ! Ce n’est pas rien.

A quoi est-ce dû ?

D’une part, la meilleure connaissance du TDAH et des autres troubles neurodéveloppementaux conduit à une meilleure identification et une meilleure prise en charge. Oui, mais… principalement dans la population générale, neurotypique.

Pour les personnes haut potentiel, la question est complexe car en effet, et vu de l’extérieur, le haut potentiel et le TDAH peuvent présenter des similitudes, des comportements communs. Les deux peuvent présenter des signes d’hyperactivité (la difficulté à rester sans bouger par exemple), de déconcentration et d’impatience. Un enfant, en classe qui a tendance à bouger et à regarder par la fenêtre pourra passer pour un enfant atteint d’un TDAH, alors que s’il est haut potentiel, cela peut être le résultat d’un fonctionnement neurophysiologique différent, le signe d’un cerveau en perpétuelle ébullition, d’un enfant plus rapide ayant déjà compris ce qu’on lui enseigne et cherchant à s’occuper ou à complexifier ce qui lui est demandé.

Imaginons un adulte capable de générer de nombreuses idées créatives conduisant à des solutions adaptées mais incapable de rester attentif en réunion. S’agit-il d’un problème d’attention et de concentration, ou d’une manifestation du flux ininterrompu de ses pensées associée à une compréhension plus rapide de l’ordre du jour.

Malheureusement, un certain nombre de professionnels de santé ne sont pas au courant, ou pas suffisamment, des caractéristiques intrinsèques neurodivergentes des personnes haut potentiel, en ce qui concerne leur fonctionnement social et émotionnel. Ils interprètent alors des attitudes, non pathologiques pour les haut potentiel, comme des signes de pathologie. Ce qui conduit à l’établissement d’un diagnostic erroné.

Les erreurs les plus courantes concernent le TDAH. Vient ensuite le TOP, trouble de l’opposition avec provocation, le TSA, trouble du spectre autistique, ou encore les troubles anxieux, les TOC, trouble obsessionnel compulsif, le trouble état limite…

Imaginez que vous soyez un ado haut potentiel et que vous vous trouviez parfois en décalage avec vos pairs neurotypiques. Il pourrait être interprété comme des signes autistiques de capacités sociales réduites, alors qu’il correspond à une inadéquation de son environnement social, d’un besoin de souffler et de se ressourcer. De même, les personnes haut potentiel peuvent donner l’impression d’un resserrement des champs de passion, ce qui peut être interprété comme le signe des intérêts restreints qui font partie du tableau du spectre autistique. Alors qu’il s’agit d’une conséquence de leur investissement dans un domaine donné, de leur absorption dans ce domaine assorti de leur détermination et leur persévérance à creuser et explorer toujours plus loin avec leur curiosité. Nous sommes là à l’opposé de l’incapacité d’ouverture qui peut caractériser les personnes dans le spectre du trouble de l’autisme.

Le haut potentiel se traduit ainsi parfois par des signes évocateurs de pathologie.

Afin de les éliminer, il est fondamental d’interpréter ces signes de manière adéquate pour les comprendre et ainsi éviter de prendre le haut potentiel pour un trouble ou un trouble pour le haut potentiel, ou encore de n’en percevoir qu’un alors que l’on est en présence des deux, d’une double exception. (haut potentiel et trouble neurodéveloppemental), qui elle nécessite un accompagnement spécifique non neurotypique.

Il est donc important de considérer d’autres aspects que les critères diagnostics neurotypiques lorsque l’on intervient avec une personne haut potentiel. Observons les manières de fonctionner et les résultats obtenus plutôt que le chemin emprunté. Si les résultats sont là, et justes, c’est que ça marche, que le cerveau a fait son job et qu’il s’agit d’un chemin différent, efficace autrement.

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