HPI, THPI TTHPI
Haut potentiel, Très haut potentiel, Très très haut potentiel : HPI, THPI, TTHPI. Fiction ou réalité
Quelle est la réalité scientifique derrière les notions de THPI ou TTHPI ?
Pour aborder cette question, il me faut faire un détour par la notion statistique qui détermine le fait d’être HPI.
La première notion importante est de disposer d’une échelle d’intelligence, pour le groupe auquel appartient une personne donnée : en effet que l’on ait 7 ans ou 77 ans change quelque peu le prisme d’observation.
Le test de QI, le test de Wechsler, constitue cet outil : il fournit une estimation de certaines aptitudes cognitives, en fonction de l’âge de la personne qui le passe.
Nous avons ainsi un bon échantillon représentatif d’une tranche d’âge : à l’intérieur de cet échantillon, nous pouvons alors mesurer l’ensemble de leurs résultats, calculer comment ils performent en moyenne et déterminer comment ils sont répartis autour d’une moyenne. Celle-ci deviendra alors la valeur de référence à laquelle sera comparé le résultat d’un individu donné.
Nous regarderons alors l’écart à la médiane de cette personne, afin de la situer sur la courbe, par rapport à ses pairs du même âge.
Comprenez bien que tout cela est purement statistique.
Le premier indice utilisé est l’écart type, ou écart par rapport à la médiane : plus le résultat de l’individu s’écarte de la moyenne, moins il y a d’individus ayant obtenu le même score. Le percentile permet de savoir le pourcentage de personnes ayant ce même score.
Statistiques, et encore statistiques.
En statistique, on utilise la courbe normale (ou courbe de Gauss) afin de visualiser comment un ensemble de données se répartit : peu importe ce que l’on examine, la répartition de données quelconques dans un groupe quelconque obéit toujours à cette loi.
Chaque colonne représente un écart-type. Les percentiles qui correspondent à chaque écart-type sont également indiqués.
Ainsi, plus un individu obtient un résultat élevé, ou faible, au test de QI, plus il s’éloigne de la moyenne, c’est-à-dire de ce qui est normalement attendu à son âge.
Les seuils déterminant la présence du haut potentiel, sont ainsi exclusivement statistiques : en France, il est posé à 2 écarts-type, ce qui correspond à un QI de 130, en Belgique à 1,5 écart-type (125), au Québec à 10% de la population (QI de 120).
Ceci étant, du fait que les frontières soient purement statistiques, cette répartition n’a aucune réalité neurophysiologique en l’état.
Ce qui veut dire que si l’on mène une recherche avec un groupe d’individus ayant un QI de 130 comparativement à un groupe d’individus ayant un QI de 125, on ne trouvera aucune différence statistiquement significative.
A cela, il faut inclure une autre variable mathématique : l’erreur de mesure, qui peut être de 5 ou 10% et qui implique que si l’on vous indique un QI de 130, cela ne veut pas dire qu’il soit précisément de 130, mais compris entre 125 et 135.
Les études sont menées entre un groupe témoin (QI autour de 100) par rapport à un groupe test (QI autour de 130).
Tout cela pour dire qu’en fait le haut potentiel, qui existe bien (et nous en avons des preuves neurophysiologique, biologiques et génétiques) n’est définit que par une notion… mathématique ne reflétant pas exactement la réalité.
Passons maintenant à la notion du THPI ou TTHPI.
Certains se sont lancés dans une sous-catégorisation des personnes haut potentiel, toujours à partir des écarts-type et des percentiles.
Ainsi, les THPI seraient ces personnes s’écartant de plus de 3 écarts-type à la médiane, donc ceux ayant un QI supérieur à 145.
Peu d’études se sont penchées sur la question. L’une en 2018 conclue que les personnes THPI présenteraient des caractéristiques cognitives, émotionnelles et comportementales qui leur seraient propres et spécifiques et permettraient de les identifier, quand aucun test ne le peut.
Alors qu’aujourd’hui, la majorité des experts américains considèrent que le HPI (sans trouble associé) est plutôt un facteur de protection, plusieurs reconnaissent le THPI (avec ou sans trouble associé) comme un facteur de risque de présenter des difficultés sociales, psychologiques et académiques/professionnelles.
Enfin, il est important de considérer qu’être haut potentiel est un processus dynamique, donc non figé dans le temps, et non statique.
Etre HPI ou THPI s’observe donc dans l’histoire du développement et dans le comportement de la personne.
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