Les rouages sous-jacents à nos comportements

Fév 3, 2021

Les rouages sous-jacents à nos comportements

La souffrance, au-delà du mal qu’elle procure à la personne qui la vit, peut être source de conflits de par les comportements inappropriés qu’elle peut engendrer.

Supposez que vous vous soyez cogné l’avant-bras et que vous ayez un bleu, ou pire, qui vous fasse souffrir. Imaginez maintenant que vous preniez le métro aux heures de pointe et que quelqu’un vous bouscule, juste à l’endroit où vous avez mal. Vous allez naturellement pousser un cri de douleur. Eventuellement même vous allez crier après la personne qui vous a heurté, voire le traiter de tous les noms. Dans le fond, ce pauvre homme, ou cette pauvre femme n’a pas fait grand-chose : il ne vous a juste pas évité.

Et il a juste appuyé là où vous avez mal.

Resituer les responsabilités

Est-il (elle) responsable de votre douleur ? Non bien sûr.

Avez-vous quelque chose contre lui ? Pas vraiment. Qu’il s’agisse de lui ou d’un autre, votre réaction aurait été la même, car votre comportement n’est pas réellement contre lui, mais plus par rapport à ce que vous ressentez, à votre souffrance interne.

La plupart de nos comportements inadéquats trouvent de même leur origine dans notre souffrance interne, morale ou psychologique.

La souffrance, moteur de nos incivilités

C’est bien elle qui nous fait agir ou réagir de manière inappropriée, avec agressivité, froideur, intolérance, égoïsme…

Que diriez vous face à quelqu’un en phase terminale de cancer qui vous parlerait d’une manière déplacée ? Que serait votre attitude à son égard ? Probablement de l’indulgence et de la tolérance, car vous comprendriez son origine.

Aussi, lorsque vous êtes blessé, lorsque vous vous sentez agressé, pas écouté, dénigré, rejeté… ayez ce réflexe de penser que le comportement de votre interlocuteur, l’attitude qui vous fait souffrir, est le reflet de sa propre souffrance, qu’elle n’est pas dirigée contre vous personnellement. Changez alors le « c’est contre moi » en « c’est par rapport à lui », et pensez à lui comme à quelqu’un de malheureux et dites vous « le pauvre ».

Cela vous évitera bien des blessures, bien des revers et vous évitera de vous lancer dans la spirale négative et destructrice par laquelle vous répondriez et envenimeriez la situation.

De même, lorsque vous vous surprenez à avoir eu une réaction déplacée, violente, ou agressive, a avoir montré de l’énervement, de l’agacement, de l’intolérance ou toute autre attitude négative, dites vous que votre interlocuteur n’a été que la mauvaise personne au mauvais endroit au mauvais moment. Cela vous évitera de développer du ressentiment à son égard et vous permettra d’avancer dans une direction plus confortable pour vous et les autres.

Il ne s’agit pas pour autant de dédouaner les autres des responsabilités qu’ils peuvent porter dans l’échec d’une relation, mais de les remettre à leur juste place et de vous permettre de développer des interactions plus sereines.

Béatrice Millêtre